Monday 25 March 2013

Spaghetti tunisien saguenéen?

Je reviens sur ce billet, car j'ai appris une chose ou deux sur le spaghetti tunisien depuis. Tout d'abord, en relisant le billet de Madame Chose, j'y apprends que le spaghetti tunisien serait un produit régional (!). Avec un nom pareil, c'est tout de même étrange, mais le shepherd's pie s'est bien métamorphosé en pâté chinois lorsqu'il a été adapté au Québec. Cette recette n'a sans doute jamais vu la Tunisie. J'ai appris de ma mère récemment qu'elle en a mangé la première fois à La Bougresse, un défunt restaurant de Chicoutimi. J'aimais bien La Bougresse, il a tenu le fort un très long bout de temps avant de fermer, je ne sais pas exactement pourquoi. Ca a déjà été LE restaurant de qualité à Chicoutimi. Ma mère m'a dit qu'ils servaient parfois le spaghetti tunisien avec des merguez. Enfin bref, selon mes recherches, préliminaires il est vrai, il semblerait que ce met soit un fier produit régional.

4 comments:

Germain said...

Cher expat! Le fameux spaghetti tunisien continue sa longue et fructueuse carrière. L'écrivaine québécoise (originaire de Chicoutimi, tout comme moi) en parlait encore il y a quelques jours dans une entrevue. Maintenant, je vous révèle la véritable histoire de ce plat tellement convivial!
Fin 1976, ma compagne du temps, Geneviève Tremblay et moi-même avons créé le café-restaurant La Bougresse, dont la renommée s'est répandue d'un océan à l'autre (merci à Joël Le Bigot!) J'y suis resté pendant 8 ans, alors que Geneviève poursuivait l'aventure (bien différente) avec de nouveau associés.

Au début, nous avions une courte carte sur laquelle figurait le fameux spaghetti tunisien. La recette nous avait été refilée par un ami, le bijoutier Pierre Laroche, qui avait vécu un certain temps en Tunisie. Nous avons adopté et adapté la recette qui a connu le succès qu'on connaît!
L’un des avantages du spaghetti tunisien est que le plat se mange aussi bien chaud qu’à la température de la pièce… En pique-nique avec un bon rosé frais, ça fait fureur. Évidemment, il faut aimer l’ail et la sauce harissa, qu’on peut doser au goût des convives…

Pour la petite histoire, sachez que le principe de La Bougresse était le suivant : «Ne pas servir ce qu'on servait ailleurs, offrir ce qu'aucun autre restaurant de la région n'offrait.» Le principe valait aussi pour le vin; à l'époque où l’on trouvait dans tous les restos les Pisse-Dru, Mouton-Cadet et autre Liebfraumilch, c'était un tour de force pour lequel nous pouvions compter sur les suggestions du conseiller en vins (était-ce Jean Aubry?) du Salon des vins de la SAQ.

La Bougresse a été rachetée par des hommes d’affaires en 1986. Le restaurant a changé de propriétaire et de nom en 2010.

Geneviève cuisine toujours. Quant à moi, après une carrière d’archiviste, je suis devenu producteur de films documentaires.

J’espère que cette histoire vous a plu!

Germain Bonneau, Longueuil
Tél. : (1) 514 430 8577
Bonneau.germain@videotron.ca

Guillaume said...

Merci Germain de toutes ces précieuses informations! C'est vraiment fascinant. Je suis allé à la Bougressebien des fois et j'ai cru entendre que le spaghetti tunisien venait de là, mais je n'en étais pas certain. Je prépare un billet sur le sujet et je vais mettre votre commentaire!

Germain said...

Le spaghetti tunisien ne gratine pas, JAMAIS!
Mais on peut y ajouter un peu de coriandre fraîche hachée...
Germain

Anonymous said...

Merci de la belle histoire. J’en fais à tous les touristes (et les montréalais) en vantant que c’est une spécialité du Saguenay ! L’inter en faisait un très bon à l’époque également …