Tuesday 12 July 2011

Les guêpes (récit épique)

Un des derniers billets d'Olivier d'Évian sur un nid de guêpes m'a rappelé un souvenir d'enfance sur le sujet.On avait un nid de guêpes. C'était plein de guêpes l'été et de bourdons aussi ("les taons" comme on les appelait) et puis d'autres insectes du genre. On a trouvé quelques nids de guêpes au fil des années, mais la plupart étaient assez petits. Mais il y en avait un une année qui était énorme. Les guêpes l'avaient construit sur un côté de la remise, du côté le plus difficile d'accès. On ne l'a remarqué que lorsqu'il était devenu énorme. Comme il y avait un escadron de guêpes sur le terrain (disons plutôt la Luftwaffe rayée jaune et noir), mon père a donc décidé de le faire détruire par le jardinier.

Le plan était simple: asperger le nid d'insecticide, l'asperger à grande eau, remettre de l'insecticide, re-asperger, etc. Répéter jusqu'à démolition de l'antre du mal. Dans tout plan de bataille, il faut tenir compte du temps de l'assaut. Ce qui n'a malheureusement (et incompréhensiblement) pas été fait. Il aurait fallu attendre le soir, quand les guêpes étaient de retour au nid, pour les asperger d'insecticide. Or, l'assaut a été lancé durant l'après-midi. Le nid, après un déluge d'eau et d'insecticide, était tombé, mais les guêpes revenaient au nid, alertées on ne sait trop comment (il y a quelque chose d'admirable dans l'esprit de corps et l'organisation de ces insectes). C'était un spectacle saisissant. Et elles n'étaient pas commodes. Je me rappelle d'une guêpe agonisante, qui bourdonnait rageusement au pied d'un pommier). J'aurais pu achever ses souffrances, je crois que je n'ai pas osé.

Elles ont par la suite tenté de reconstruire le nid, mais c'était peine perdue. On ne s'y faisait pas reprendre et l'insecticide a fini par les éloigner pour de bon. Ce n'était pas la Chute de Troie, mais c'était quand même une chute impressionnante. Tout de même, leur obstination était impressionnante et le spectacle de la destruction du nid ainsi que de la réaction des pensionnaires m'est resté en mémoire.

3 comments:

Olivier said...

Je n'aurais pas été fier, j'ai horreur de ces machins qui piquent !

PJ said...

Carl (le paysagiste) l'avait découvert parce qu'il taillait la haie. Il avait du retarder la taille de la section derrière la remise après la destruction du nid tellement les guêpes étaient enragées... Je pense qu'on peut toujours voir les traces de la structure sur le bois, des années plus tard.

Anonymous said...

Ça me rappelle aussi des souvenirs... Nous avons eu quelques nids remarquables dans la maison de mon enfance, dont une hénaurme cité qui s'était bâtie dans le grenier, avant que mon père ait pu terminer la finition du dessous des «excédents» de toit. Bâti contre le mur vertical d'un des bouts de la maison, il faisait au bas mot un bon mètre de diamètre. Je suis certain que ses ruines, trente ans plus tard, sont encore visibles. Nous ne l'avons jamais détruit habité, parce que nous n'avions aucune idée qu'il se trouvait là.
Quelques années plus tard, nous avons eu droit à un essaim d'abeilles qui a décidé de trouver logis dans la cheminée de la maison. Ce fut un peu moins drôle, mais certes plus épique.